Rencontre diplomatique
Discours du 10 septembre 2021
Rencontre diplomatique
Ministère des affaires étrangères
Le Président de la République, Andry Rajoelina, le 15 août dernier, en me nommant, ministre des affaires étrangères dans le Gouvernement dirigé par M. le Premier ministre Christian Ntsay, m’a fixé une feuille de route claire :
- Renforcer notre diplomatie économique ;
- Faire rayonner notre Pays à l’international ;
- Intensifier les liens avec notre Diaspora ;
- Lutter contre la corruption.
Tels sont les missions qui m’ont été confiées et les objectifs que je me suis engagé à atteindre pleinement, avec force et vigueur pour le développement de notre pays au bénéfice de nos compatriotes des 23 régions de notre Nation.
Je suis conforté en cela par les succès diplomatique, économique et populaire du récent voyage du Président de la République à Paris.
La mobilisation et l’implication de toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs du ministère des affaires étrangères est essentielle afin de développer cette diplomatie malagasy non exclusive et conquérante que nous voulons arborer. Celle-ci doit être l’instrument privilégié pour améliorer le bien-être de nos compatriotes et intensifier le rayonnement international de Madagascar.
Ataontsika mamiratra indray Madagasikara !
Renforcer notre diplomatie économique signifie bien évidemment nouer tous azimuts des relations avec les pays amis, mais également avec les entreprises et les amis de Madagascar qui souhaitent s’associer à notre projet de développement, à l’émergence de Madagascar.
La multiplication des commissions mixtes bilatérales sera favorisée et mettra clairement à l’ordre du jour les sujets que nous souhaitons mutuellement développer au service de nos nations respectives.
Déjà, de nombreuses commissions de ce type existent. Nous allons poursuivre, élargir et développer ces chantiers internationaux au service du bien-être de nos compatriotes.
Faire rayonner Madagascar, c’est également être visible à travers les institutions internationales où notre pays doit être davantage présent.
Ainsi, fidèle à la vision et aux instructions du Président de la République Andry Rajoelina, les candidatures de fonctionnaires Malagasy au sein des structures internationales seront désormais plus nombreuses.
Faire rayonner Madagascar, c’est également participer aux rencontres internationales, dans les domaines diplomatiques, naturellement, mais également économique, culturel, sportif… à chaque fois que cela est possible.
Les Malagasy sont compétents et nous disposons de profils nous permettant d’être davantage présents et plus visibles sur la scène diplomatique, culturelle et intellectuelle internationale.
La marque Madagascar, le « vita malagasy », le « made in Madagascar », doit à nouveau étinceler !
Enfin, n’oublions pas les sujets de diplomatie politique où notre Pays doit évidemment, dans le cadre de sa Souveraineté nationale et de son identité nationale, défendre ses intérêts vitaux et ancestraux. Sous l’autorité du Président de la République et sous la direction de Monsieur le Premier ministre, j’y veillerais tout particulièrement.
J’ajoute qu’en tant que membre du gouvernement, ministre de tous les Malagasy, il me tient à cœur de travailler en parfaite harmonie avec tous les élu(e)s de la Nation. Les Sénateurs et les Députés seront les partenaires proches de notre action diplomatique.
Je souhaite d’ailleurs faire, en leur compagnie, des visites de terrain à chaque fois agrémentées de voandalana concrets (des écoles, des dispensaires, des pompes à eau, des vivres de première nécessité…) issus de notre coopération internationale et destinés à nos populations locales.
Pour le rayonnement et la crédibilité de Madagascar, nous devons en effet ensemble, pouvoir exécutif, parlementaires mais également autorité judiciaire faire en sorte que notre action publique collective soit neutre, pure et sans tâche.
La lutte contre la corruption a d’ailleurs été une instruction précise et sans équivoque du Président de la République Andry Rajoelina donnée à tous les membres du gouvernement, le 15 août dernier, lors du premier conseil des ministres auquel j’ai eu l’honneur de participer.
Ainsi, ce sera un engagement solennel du ministère des affaires étrangères.
Nous oeuvrerons avec exigence et minutie pour devenir un département exemplaire dans la lutte contre la corruption sous toutes ses formes.
Chacun d’entre nous doit être un modèle d’intégrité, de neutralité et de droiture.
Aucun écart, ni aucun laissé aller, aucun acte de corruption ne sera toléré. Pour parler clair, une étroite collaboration avec la justice de notre Pays sera renforcée afin qu’une sanction exemplaire soit appliquée pour celles et ceux qui, par malheur, s’aventureraient à pratiquer ce que l’on appelle de façon imagée « l’écolage », c’est-à-dire la « vente » des postes diplomatiques à l’étranger.
En outre, la parfaite rectitude et la rigoureuse neutralité des marchés publics lancés par mon département ministériel feront l’objet de ma part d’une acuité toute particulière. La procédure de lancement des marchés publics doit en effet être menée scrupuleusement et en toute transparence.
Par ailleurs, je souhaite renforcer les outils de notre e-gouvernance. Celle-ci doit faciliter nos relations avec nos interlocuteurs publics et privés.
Nous devons à tous les égards, agir pour que notre grande maison d’Anosy soit exemplaire. Je veux que nous soyons exemplaires grâce à notre efficacité, notre réactivité et à notre probité.
Chacun d’entre nous doit être fier d’être un des acteurs essentiels de notre diplomatie.
J’aimerais que nous soyons tous heureux de venir travailler chaque matin et que nous retournions le soir chez nous avec le sentiment du travail loyalement accompli.
Pour mettre en œuvre la feuille de route que nous fixe le Président de la République, je compte m’appuyer sur un personnel efficient, mais aussi sur des outils efficaces et innovants.
En tout premier lieu, je compte sur mes collaborateurs de notre grande maison d’Anosy et sur l’appareil diplomatique malagasy à l’étranger.
Je fais confiance à leur qualité professionnelle et à leur enthousiasme pour servir dans l’honneur nos Compatriotes.
Mais également, je compte sur leur sens de l’innovation au service de l’efficacité de notre mission commune pour l’émergence de notre grande Nation malagasy.
Immédiatement après ma prise de fonction, j’ai d’ailleurs eu l’honneur de recevoir les représentants du personnel de notre grande maison d’Anosy. Ils m’ont confié leur enthousiasme de poursuivre dans l’harmonie les relations déjà établies.
Ils m’ont dit leurs revendications. Elles sont légitimes. Je les défendrai.
Nous poursuivrons d’ailleurs le chantier social déjà entamé par un de mes prédécesseurs, M. Naina Andriantsitohaina, désormais Maire de la Commune urbaine d’Antananarivo que je salue bien respectueusement et très amicalement ce matin.
Autre outil stratégique dans la mise en œuvre de notre mission commune : nos représentations à l’étranger.
Leur travail dans les domaines diplomatiques sont essentiels et nous comptons grandement sur eux, mais aussi sur leur action conquérante vers les entreprises de leur exéquatur.
Je leur demande également d’intensifier leurs relations et leur présence auprès notre Diaspora qui est également partout une excellente ambassadrice de notre Pays.
A cet égard, le Président de la République a récemment souhaité que les membres de notre Diaspora inscrits auprès de nos consulats puissent avoir le droit de vote. Cette tâche incombera à mon département ministériel et j’entends qu’elle soit menée à bien dans le cadre règlementaire et législatif qui sera prochainement défini par les différentes Institutions compétentes.
En outre, je vais porter sur les fonts baptismaux, dans les prochaines semaines, l’Académie diplomatique de Madagascar, qui sera directement rattachée au ministère des affaires étrangères.
Dès que le concept de cette Académie sera stabilisé, je le présenterai officiellement au Chef de l’Etat ainsi qu’à Monsieur le Premier ministre et à mes collègues du gouvernement.
L’Académie diplomatique de Madagascar, à l’image des prestigieuses académies diplomatiques à travers le monde, sera naturellement un centre de formation pour nos diplomates, mais également pour les étudiants et tous les hauts fonctionnaires civils et militaires qui le souhaiteront.
Notre Académie diplomatique sera également ouverte aux cadres supérieurs du secteur privé afin qu’ils se familiarisent davantage avec les ambitions de notre Pays en matière de diplomatie économique et afin également qu’ils se mobilisent en faveur du rayonnement de Madagascar à l’étranger.
N’oublions pas que nos entreprises sont le fer de lance de notre économie nationale. Ce partenariat institutionnel public privé est d’ailleurs le socle de notre développement.
L’État doit occuper toute sa place, mais il doit également être attentif aux préoccupations de celles et ceux qui créent les emplois privés.
L’Académie diplomatique, dans le cadre de ses offres de formation, accueillera bénévolement, outre ses propres diplomates, des conférenciers venus de tous les horizons : diplomates étrangers, enseignants-chercheurs, chefs d’entreprises, militaires, personnalités culturelles, scientifiques ou sportives.
Je veux contribuer, à partir de notre Académie diplomatique, au Soft Power de Madagascar à l’étranger.
Autre projet que je compte mettre en place rapidement, le Club Excellence Madagascar !
Ce Club sera également rattaché à mon département ministériel.
Il rassemblera tout ce que nous avons d’unique, de plus beau et de plus prestigieux.
Pour illustrer mon propos, je rappelle le grand Dîner de Gala organisé par le Président de la République Andry Rajoelina à Paris le 26 août dernier.
Au cours de ce moment aussi prestigieux que convivial, le Président de la République, entouré de chefs d’entreprise implantés à Madagascar, a permis à un large panel de personnalités éminentes et décisionnaires francophones de goûter le meilleur de Madagascar : notre caviar, nos crevettes, notre viande de zébu et notre chocolat, sans oublier naturellement notre rhum, notre vanille et nos miels.
Le Club Excellence Madagascar valorisera les opportunités d’investissement à Madagascar. Il sera notre vitrine à l’étranger. Il permettra aux institutions et aux entreprises étrangères, mais également aux collectivités locales étrangères, aux ONG et aux clubs sportifs d’avoir, au sein de cet écrin d’excellence, les interlocuteurs pour prendre contact avec Madagascar, s’implanter ici et développer leurs affaires.
A nouveau, je veux dire que ce partenariat public privé est tout à l’avantage de notre diplomatie économique et de notre rayonnement international.
L’illustration de cette ambition est d’ailleurs marquée aujourd’hui par la participation à cette Rencontre diplomatique de grandes entreprises malagasy.
Je les remercie d’avoir répondu si chaleureusement à notre demande de sponsoring. Comme le dit souvent le Président de la République Andry Rajoelina, nous sommes sur le même bateau et chacun doit prendre sa part à l’effort en faveur du bien-être de nos compatriotes et du rayonnement de Madagascar à l’extérieur.
Tao trano tsy efan’irery !
Sur le plan de nos représentations à l’étranger, je veux compter sur un outil diplomatique efficace, présent partout grâce à sa veille économique et institutionnelle et, tout simplement, grâce à son travail quotidien.
Nos conseillers d’ambassade offriront des services de qualité aux usagers, et en particulier aux entreprises désireuses de s’implanter à Madagascar.
En outre, je définirai prochainement les fiches de poste de nos ambassadeurs et de nos consuls généraux et je lancerai, en collaboration avec la Présidence de la République et la Primature, une vaste campagne de candidature pour ces postes prestigieux de la République dont la nomination échoit au Chef de l’État, en vertu de notre Constitution.
S’agissant des consuls honoraires, ma démarche sera claire : chaque consul honoraire de Madagascar à l’étranger devra être complémentaire de nos ambassades dans les secteurs économiques et pour le rayonnement de Madagascar localement.
Chaque consul honoraire aura une obligation de résultats quant à ce qu’il apportera à notre pays, soit en termes d’emplois, d’implantations d’entreprises étrangères ou d’organisation de manifestations de prestige.
Avant sa nomination, le consul honoraire contribuera concrètement à l’amélioration du bien-être de nos compatriotes malagasy en apportant des éléments concrets et palpables dans les domaines que je viens d’évoquer. J’effectuerai personnellement la revue de leurs actions chaque année.
L’efficacité et la présence sur le terrain seront donc les maîtres mots de l’action diplomatique de notre Pays à l’étranger.
Telle est la mission que m’a confié le Président de la République sous la direction de Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement. Et je compte bien réussir cette mission sacrée au service de nos compatriotes des 23 régions grâce au soutien de chacun de nos diplomates à Anosy ou à l’étranger.
Nos actions impacteront ainsi positivement les conditions de vie de nos 26 millions de compatriotes Malagasy.
Et ainsi, notre action internationale, je l’espère, sera un exemple dans le monde entier. Telles sont nos ambitions collectives.
Avant de terminer, permettez-moi d’adresser de très vifs remerciements aux entreprises qui nous ont aidé à réaliser cette belle journée de Rencontre. Je veux d’autant plus les remercier que c’est grâce à leurs généreuses contributions que cette journée ne coutera pas un seul ariary à nos finances publiques. Le partenariat public privé dans le cadre de la diplomatie économique et le rayonnement international de Madagascar est en marche !
Pour conclure, je veux vous dire que je compte revenir devant vous dans 100 jours afin de dresser le bilan des actions que notre département ministériel aura réalisées au service de la Nation malagasy en partenariat avec vous, diplomates amis et chefs d’entreprise partenaires.
Portons haut ensemble notre diplomatie !
Ataontsika mamiratra indray Madagasikara !
Misaotra tompokolahy
Mankasitraka tompokovavy